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Les Pays-Bas engagés depuis le début aux côtés de la très militante coopérative Ecookim

Dès 2012, l’importante coopérative Ecookim en Côte d’Ivoire a commencé à travailler avec des structures aux Pays-Bas (Tony’s Chocolonely, UTZ devenu Rainforest, RVO, Oikocredit, etc), entre autres, pour développer une filière cacaoyère vertueuse et ce, avec des résultats tangibles. La coopérative est aussi épaulée par les grands chocolatiers mondiaux et se lance dans la diversification et la création de valeur ajoutée avec, pour commencer, la transformation des noix de cajou.

C’est la coopérative agricole Ecookim (Union des Sociétés Coopératives Kimbê) que l’entreprise de confiserie néerlandaise très engagée au plan sociétal, Tony’s Chocolonely, a choisi comme son fournisseur de cacao en Côte d’Ivoire et ce, dès 2012. Créée sept ans plus tôt par le journaliste néerlandais Teun Van Keuken, militant de la première heure contre le travail et l’esclavage des enfants dans la cacaoculture, Tony’s Chocolonely détient aujourd’hui environ 20% du marché néerlandais.

« Ecookim a été la première structure que Tony’s Chocolonely a choisi en Côte d’Ivoire, en 2012, car nous pouvions répondre à leurs attentes qui consistent à améliorer les conditions de vie des producteurs de cacao à travers le paiement d’un prix juste. Nous avons la même vision de ce qu’il faut faire à savoir apporter un bon encadrement aux producteurs et aux organisations de producteurs, la transparence dans la gestion des coopératives de producteurs, un programme de reboisement, la protection de l’environnement et des programmes de traçabilité de l’origine de leurs produits. Nous avons démarré notre collaboration avec Tony’s Chocolonely en leur livrant 125 tonnes (t), un volume qui atteint aujourd’hui 8 000 t », explique le directeur général d’Ecookim, Bamba Mamadou Adama.

Un win-win sur le cacao

Ecookim aujourd’hui s’est considérablement développée et diversifiée sur la base de principes en matière de durabilité et d’engagements auprès de ses 39 000 producteurs. La coopérative exporte actuellement 55 000 tonnes (t) de cacao en moyenne par an toutes destinations confondues, en appliquant les principes de durabilité. Et les résultats sont là.

« Nos rendements cacaoyers sont passés de 350 kg/ha au départ à 600-750 kg voire 800 kg/ha aujourd’hui. Nous avons apporté beaucoup de formation et d’encadrement à nos producteurs avec qui nous sommes très proches : ils sont associés aux prises de décision et ils se sentent propriétaire de la société coopérative », explique Bamba Mamadou Adama. « On investit beaucoup dans l’amélioration du revenu du producteur avec le paiement de primes pour des labels bio, Rainforest et Fairtrade, le paiement de primes différentiels les années où il y en a. Au plan scolaire, on a déjà construit 38 écoles primaires dans les sites de production pour 5 650 bénéficiaires par an en moyenne et 16 cantines scolaires ce qui permet d’augmenter le taux de réussite dans ces écoles qui est passé de 42% à 93% ; on a aussi construit des châteaux d’eau pour permettre l’accès à l’eau potable dans les zones de production », indique le directeur général. « Donc nous tenons compte des préoccupations de nos producteurs afin d’orienter nos investissements. »

La coopérative est très active dans la lutte contre le travail des enfants, notamment dans le cadre du programme « Un enfant, un avenir » avec l’ONG MIDH (Mouvement ivoirien des droits humains) : il s’agit d’identifier les enfants en âge d’être scolarisés, de vérifier qu’ils ont bien un extrait d’acte de naissance et de veiller à ce qu’il soit scolarisé. Un fonds de crédit socio-scolaire a été mis en place à cet effet, permettant de verser une allocation lors de la rentrée scolaire qui est remboursée lors du démarrage de la campagne cacaoyère, avec la vente des fèves.

Se diversifier à tout prix

L’objectif d’Eccokim, toutefois, est « d’éviter que la seule activité soit la production de cacao », déclare son dirigeant. La coopérative fait du miel, encourage l’élevage, la pisciculture, la transformation de manioc en atiéké ; un projet pilote de production de riz a démarré.

Surtout, depuis trois ans, elle développe la filière cajou. Elle a créé une filiale EcoCajou grâce au soutien de € 2,2 millions de la Netherlands Enterprise Agency (RVO) et a monté il y a quelques mois une usine à Odiénné, dans le nord-ouest du pays, « la région la plus pauvre de Côte d‘Ivoire », selon le patron de la coopérative. Sa production de cajou actuellement est de 9 000 t environ et la capacité de transformation de l’usine de 15 000 t. « Mais nous avons pour objectif de développer des partenariats avec des organisations de producteurs dans la zone pour ne pas créer un système de monopole mais qui nous garantit notre approvisionnement », explique Bamba Mamadou Adama.

Les femmes jouent un rôle essentiel dans les filières cacao & anacarde, mais pas seulement. Ecookim a donc à cœur de promouvoir le genre dans sa chaine d’approvisionnement. « Nous avons mis en place de nombreux programmes d’autonomisation des femmes avec notamment l’existence de 604 AVEC (association villages d’épargne et de crédit) qui comptent 13 427 membres producteurs, la plupart des femmes. Ces femmes ont déjà épargné plus de FCFA 330 millions et elles ont fait 128 millions de prêts entre elles pour créer des activités génératrices de revenus dans des domaines autres que cacao ou l’anacarde ; elles font du petit commerce, des ventes d’atiéké, des boutiques, des galettes, etc. Pour nous, l’objectif est qu’elles aillent demain vers la microfinance pour augmenter leur capacité d’emprunt. »

Des partenariats solides

Ecookim a multiplié les partenariats, notamment avec les Pays-Bas. Outre ses liens éthiques et commerciaux avec Tony’s Chocolonely et des financements de RVO pour monter son activité cajou déjà évoqués. Depuis 2010, la coopérative s’est engagée dans plusieurs programmes de certification tels que Fairtrade (en 2010) UTZ (en 2012) Rainforest Alliance (2014), biologique (2018) et certifiée Rainforest Alliance Nouvelle Norme depuis 2021. Elle a aussi bénéficié en 2020 d’un prêt de € 3,5 millions d’Oikocredit, l’investisseur néerlandais à impact social avec qui la coopérative est partenaire depuis 2016.

« Nous avons aussi des partenariats techniques avec des sociétés hollandaises qui nous accompagnent, par exemple, dans tout le process de transformation de cajou. Nous sommes en train de développer ensemble un logiciel de gestion pour être plus efficace et mieux maitriser la transformation », précise le responsable.

Outre les Pays-Bas, les principaux partenaires sont en Europe où Ecookim Coop-ca est en partenariat avec un chocolatier Belge (Belvas) qui l’accompagne sur le développement d’une unité de transformation de masse bio de cacao, Trade Invest Hub qui est un fonds de l’USAID qui le soutien dans la transformation de noix de cajou en amende, mais aussi les grands chocolatiers mondiaux. « Nous avons eu la chance d’avoir des partenariats sur le long terme avec des chocolatiers qui s’engagent à nos côtés comme Tony’s, Ferrero, Valrhona, Mars, dont la majorité des volumes sont exportés via Ecom Agrotrade. Nous mesurons chaque année l’impact de notre action sur les producteurs, identifions les axes à améliorer, apportons d’éventuelles mesures correctives. Cela est très important car nous avons en face des acheteurs très impliqués dans la durabilité et qui s’engagent chaque année à acheter nos produits. »

Aujourd’hui, Bamba Mamadou Adama est déjà sur une autre problématique et entend être soutenu par ses partenaires de longue date. « Il faut développer la coopération technique et l’accompagnement sur des programmes d’industrialisation. C’est important car, aujourd’hui, la vision de la Côte d’Ivoire, c’est la transformation de la plupart de ses productions. »